Née à Fès dans un environnement familial porté par l’art artisanal de la Mosaïque Zelij Beldi. Mon enfance a été marquée par ma présence régulière au sein des ateliers familiaux où j’étais d’une part, séduite par l’envie et l’émotion de dessiner des formes géométriques sur des tessons de carreaux de terre et d’autres part, attirée par la gravure des chevaux sur des plaques en cuivre et au passage, oser des dessins sur des parcelles de tissus de caftans et des verres notamment de fenêtre.
La passion de dessiner me possédait et cette envie de peindre mes toiles a pris forme dans le temps. Diplômée en conception et ingénierie industrielle, je fusionne le conceptuel rationnel avec l’artistique imaginaire pour une créativité émotionnelle et originale marquée par les couleurs et les textures.
Vassily Kandisky a dit un jour : « L'âme est le piano aux cordes nombreuses. L'artiste est la main qui, par l'usage convenable de telle ou telle touche, met l'âme humaine en vibration. »
L’exposition de Madame Dounia Tlemçani est une illustration parfaite de cette interaction entre l’art et l’âme humaine. Les différents tableaux sont la traduction d’une vibration animique, fruit d’un vécu. L’artiste nous décrit ici de manière magistrale et spirituelle un véritable voyage aux travers des profondeurs de l’âme humaine. Elle trace le chemin tourmenté et sinueux de cette composante indispensable de l’être, qui définit sa noblesse et sa grandeur.
Des moments de grande difficulté, ressort notre grande force. Une force qui nous hisse au-delà de la vie quotidienne, des émotions et de notre détresse originelle. C’est la trame de fond de cette exposition très surprenante d’une artiste portée par la richesse de son âme et la grandeur de son esprit. Une artiste qui a réussi à faire le récit de son chemin spirituel intérieur, son combat pour la plénitude de l’âme.
Tous ses tableaux sont l’expression d’un chemin fait pour la reconquête d’une âme, tourmentée par les difficultés, les drames, les doutes. Elle réussit à tracer un chemin vertueux vers le salut. Le salut est constitué non par l’aboutissement mais par le chemin lui-même.